Je ne suis pas seule…

Il est temps de libérer la parole sur le deuil périnatal car on se sent tellement démunie une fois dans la situation que même si rien ne nous ramènera notre petit ange le fait de savoir qu’on n est pas les seuls à vivre ce genre de situation et que ça existe joue pour beaucoup pour arrêter de culpabiliser …

Je me souviens de mon expérience d’abord une trace rosée dans la culotte, filer à l hôpital s’entendre dire par tous les médecins que tout va bien le cœur bat bien et qu’il n y a pas d anomalies. Retourner chez soi sentir que ça ne va pas et que la trace rosée vire au rouge vif ; retourner à la maternité s entendre encore dire que ça arrive de prendre du repos mais que tout va bien à l’écho et qu’au final à la maison douleurs, contractions flux de plus plus en plus abondants… essayer d’aller rapidement à l hôpital (peut être que j’arriverai à temps pour sauver mon bébé…) … patatra je suis au 4e l’ascenseur ne fonctionne pas … ben ouais! ça serait trop facile sinon … arriver finalement à l hôpital et s’entendre dire au final que c’est fini. En réalité, la poche est passée de l’autre côté vous êtes en train de l’expulser ! Douche froide incompréhension …

L’interne de garde s’échine à me dire que ça arrive à 1 mois et demi de grossesse que c’est tout simplement la nature qui fait son œuvre et qu’il n’y a pas toujours d explications…Bref rentrer chez soi, souffrir comme jamais de contractions ; aller aux toilettes … avoir la sensation de pousser et voilà bébé est parti ….plus de douleurs physiques mais une grande solitude intérieure.

Le surlendemain je décide de lever la tête, de libérer la parole et de me remettre épaulée de mon mari … et là Je fais face aux copines, connaissances qui ont vécu ce type de situation … on se sent moins seule mais on a envie de leur dire « pourquoi vous ne m »avez pas dit que ça arrive j aurais peut être moins culpabilisée et j’aurai été moins dure avec moi même car je me suis dit que tout le monde arrive à mener à terme sa grossesse sauf moi! »

écrit par Clotilde.